L'emploi, autre préoccupation des patrons de TPE

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Emploi: un quinquennat désastreux
 
  Au quatrième trimestre 2016, la création d’emplois, nette de remplacements et de suppressions de postes, a été nulle en dépit d’un niveau élevé d’embauches (14 % des entreprises ont soit créé un poste, soit remplacé un départ).

L’emploi s’est légèrement redressé en 2016, confirmant nos enquêtes trimestrielles. Chez les employeurs, l’indicateur d’effectif, c’est-à-dire l’écart entre les TPE ayant augmenté leur effectif et celles l’ayant réduit, est redevenu positif : +2 contre -3 en 2015. En outre, moins d’entreprises ont supprimé tous leurs postes salariés : 7 % contre 9 % l’année précédente. Néanmoins, ce redressement ne suffit pas à compenser les postes des entreprises ayant disparu (dépôt de bilan, cessation d’activité). Au final, le bilan du quinquennat est désastreux pour les TPE. 10 % déclarent une hausse de leur effectif sur les cinq dernières années (2,9 salariés en moyenne) contre 16 % une baisse (2,6 salariés en moyenne).

  Les prévisions de créations d’emplois pour 2017 s’inscrivent dans la continuité de 2016. L’indicateur prévisionnel d’effectif est positif chez les employeurs (+3) bien que le nombre d’entreprises envisageant d’augmenter leur effectif est relativement faible. Par ailleurs, 5 % des entreprises sans salarié ambitionnent de créer au moins un poste ; là aussi un niveau plutôt bas. C’est dommage, car s’il existait de réelles perspectives de croissance pour leur activité, les deux tiers des patrons de TPE créeraient, selon leur déclaration, au moins un emploi, en priorité dans des fonctions de production ou commerciales (vente/marketing/communication).

Est-il plus facile d’embaucher en 2017 qu’en 2012 ? Les avis des dirigeants de TPE sont partagés. Néanmoins, une forte majorité considère que, d’une part la hausse du chômage n’a pas favorisé les employeurs en recherche de collaborateurs et que d’autre part les salariés sont moins motivés aujourd’hui qu’avant la crise financière de 2008. Ils actent aussi la précarisation du travail, avec une augmentation des recours au travail à temps partiel et à durée déterminée. Cette situation trouve en partie sa source dans la rigidité du droit du travail, car les employeurs avouent également recourir au CDD pour être certains que le poste est viable sur le plan économique ou tester les compétences du salarié ; deux motifs non prévus par la loi, mais perçus comme plus souples et moins risqués que l’embauche en CDI.

Le risque financier à supporter en cas de licenciement pèse donc sur les intentions d’embauche, cependant beaucoup moins que les risques inhérents à une activité insuffisante (incertitude du carnet de commandes, absence de perspectives de croissance) ou que le niveau élevé des cotisations sociales. La complexité des démarches administratives apparaît en revanche peu prégnante chez les dirigeants de TPE.

 

Chômage: des solutions possibles ?

Les dernières réformes portant sur l’emploi et le marché du travail ont déçu la grande majorité des patrons de TPE. C’est pourquoi 79 % n’imaginent aucune résorption du chômage d’ici deux ans.

Les patrons de TPE attendent surtout que le gouvernement agisse sur le montant des cotisations sociales. Une baisse de 3 à 5 points semblerait les satisfaire, alors que la réduction résultant du CICE, pourtant un peu plus élevée, n’a pas eu d’effet massif sur la création d’emplois. D’aucuns réclament plutôt l’absence de cotisations sociales au titre de la première année pour toute création de postes ou encore la suppression des 35 heures.

Interrogés sur les mesures proposées par les candidats à l’élection présidentielle pour relancer l’emploi, les patrons de TPE approuvent majoritairement la formation des chômeurs à un nouveau métier (A. Montebourg), la fin des 35 heures dans le secteur privé pour laisser la place aux accords de branche ou d’entreprise (F. Fillon) et la baisse des cotisations sociales salariales financée par la création d’une contribution sociale aux importations de 3 % (M. Le Pen). Toutefois, la mesure qui a rencontré le plus de succès, à savoir l’allègement du code du travail, est une mesure proposée par FIDUCIAL.

Afin de favoriser le retour à l’emploi des chômeurs, les patrons de TPE préconisent d'orienter les demandeurs d’emploi vers des formations dans les filières ayant des besoins de main d’oeuvre et une meilleure collaboration entre tous les acteurs du recrutement. Certains militent également pour une réduction du temps de l’indemnisation du chômage et un contrôle plus strict du travail au noir.