La retraite vue par les patrons de TPE

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Les chefs d’entreprise interrogés dans le cadre de cette enquête ont fait leur entrée sur le marché du travail à 20 ans en moyenne (31 % avant l’âge de 18 ans et autant à partir de 24 ans).

Quatre sur cinq ont actuellement le statut de travailleur non salarié (TNS), les autres relevant du régime général de la sécurité sociale.

Retraite : des envies, des craintes

Lorsqu’ils seront à la retraite, les patrons de TPE prévoient en priorité de se consacrer à leur famille et de voyager. Presque deux tiers occuperaient également leur temps à des projets associatifs et un quart à du tutorat professionnel. 38 % des patrons de TPE ont hâte d’y être alors qu’un tiers préférerait partir le plus tard possible. Le désir d’un départ rapide est surtout marqué chez les artisans et les dirigeants de 50 à 59 ans. En revanche, une forte majorité de leurs aînés encore en activité n’est pas pressée d’embrasser la retraite, pour des raisons probablement financières, et aussi par peur de devenir inactifs. En tout état de cause, leurs souhaits de départ en retraite à l’âge moyen de 63 ans s’effacent devant leurs craintes de devoir poursuivre leur activité en moyenne trois ans de plus.

Plus d’un tiers des patrons de TPE de plus de 50 ans ignorent le montant de leur future retraite, les autres l’estimant en majorité inférieure à 1 500 euros. Il n’est donc pas étonnant que les chefs d’entreprise soient critiques à l’égard du système actuel de retraite par répartition, d’autant plus qu’une majorité considère verser plus de cotisations RSI (régime social des indépendants) que les salariés relevant du régime général (en réalité, les taux de cotisation retraite obligatoire sont légèrement inférieurs pour les TNS). Six patrons de TPE sur dix épargnent donc avec l’objectif de compléter leur pension future. Les solutions les plus prisées sont l’assurance-vie, le contrat retraite Madelin, le placement immobilier et les plans d’épargne retraite (PERP ou PERCO).

Avenir des retraites

Concernant le régime de retraite des TNS, les patrons de TPE privilégient massivement, à l’augmentation des cotisations obligatoires, la possibilité de se bâtir une retraite complémentaire entièrement déductible. Cette faculté existe déjà en partie avec les contrats Madelin, déductibles dans la limite de 10 à 15 % du résultat fiscal ou du revenu (avec un plancher : 3 861 €, et un plafond : 38 616 €).

Plus globalement au sujet des retraites, les patrons de TPE plébiscitent des systèmes favorisant la prise de retraite progressive, avec le maintien d’une activité à temps partiel dans les premières années. Ils sont aussi à une forte majorité favorables à la fusion entre les différents régimes de retraite existants, à un nivellement des pensions retraite des plus aisés au bénéfice des « petites retraites » et à l’instauration progressive d’un régime hybride, mélangeant répartition et capitalisation. Ils sont plutôt hostiles à un allongement déjà prévu de la durée de cotisation au-delà des 42 annuités et à une augmentation des cotisations obligatoires.