De votre résultat à votre trésorerie

On pourrait penser que la variation de votre trésorerie entre le début et la fin de l’exercice est égale au résultat que votre activité a dégagé. Or, ce n’est quasiment jamais le cas. Explications.


Le résultat qui figure au compte de résultat de votre entreprise correspond globalement à la différence entre le chiffre d’affaires généré par votre activité et les charges auxquelles vous avez dû faire face au cours d’un exercice.


La trésorerie qui apparaît dans votre bilan correspond, quant à elle, au solde des disponibilités (au cash) dont vous disposez à la clôture de l’exercice.


On pourrait penser que la variation de votre trésorerie entre le début et la fin de l’exercice est égale au résultat que votre activité a dégagé. Or, ce n’est quasiment jamais le cas.

L'impact sur la trésorerie

Tout d’abord, une grande partie des opérations constatées au compte de résultat (les achats que vous avez effectués, les ventes que vous avez réalisées, les charges que vous avez engagées) ne déclenche pas obligatoirement de mouvements de trésorerie immédiats. Lorsque l’on se positionne en fin d’exercice, certaines de ces opérations créent un décalage entre le moment de leur prise en compte dans le résultat et leur impact sur la trésorerie.

Supposons par exemple que votre entreprise arrête ses comptes au 31 décembre, et que vous réalisiez une vente ou une prestation le 15 décembre. Si votre client vous paie le 10 janvier, la vente augmente le résultat de votre exercice alors que votre trésorerie n’augmentera qu’au cours de l’exercice suivant.

Il en est de même pour les achats que vous avez effectués ou les charges que vous avez engagées sur l’exercice. Si vous effectuez un achat le 20 décembre, il diminue le résultat de l’exercice. Mais si vous ne payez le fournisseur que le 5 janvier, la sortie de trésorerie correspondante ne sera constatée que sur l’exercice suivant.

Les autres opérations faisant l'objet de traitements spécifiques

D’autres opérations telles que les investissements que vous avez réalisés et les financements que vous avez obtenus, font l’objet de traitements spécifiques qui participent à la différence entre la variation de votre trésorerie et votre résultat.

Lorsque vous réalisez un investissement, celui-ci est inscrit à l’actif de votre bilan. Le paiement du bien au fournisseur réduit immédiatement la trésorerie. Par contre, le compte de résultat n’est pas instantanément impacté du montant de l’investissement. C’est seulement sur une durée échelonnée, censée représenter la durée d’utilisation du bien acquis, qu’une charge correspondant à une quote-part de la valeur du bien est constatée chaque année (amortissement).

Si vous financez cet investissement par un emprunt, les échéances auxquelles vous faites face diminuent votre trésorerie au fur et à mesure de leur paiement sur la durée de l’emprunt. Par contre, seuls les intérêts payés au cours d’un exercice viennent diminuer le résultat. La part de remboursement de capital comprise dans les échéances ne le minore pas mais vient réduire le montant d’emprunt restant dû.

Si vous êtes en entreprise individuelle, vous ne comptabilisez pas de rémunération en tant que telle, mais vous procédez à des prélèvements personnels. Ceux-ci n’apparaissent pas dans votre compte de résultat. Ils constituent des flux de trésorerie sortants qui sont inscrits au bilan dans le «compte de l’exploitant ». Il en est de même et de manière symétrique lorsque vous faites des apports à votre entreprise (flux de trésorerie entrants, aucune incidence sur le compte de résultat, inscription au « compte de l’exploitant »).

Enfin, d’autres opérations sont constatées en diminution du résultat, alors qu’elles ne génèrent pas une sortie de trésorerie immédiate, voire ne génèreront aucune sortie de trésorerie.

D’une part, il s’agit des dépréciations qui correspondent à des pertes de valeur imprévues d’un actif de l’entreprise. Par exemple, si une créance client s’avère potentiellement irrécouvrable en tout ou partie, une charge correspondant à la partie non-recouvrable de la créance est constatée au compte de résultat. Cette charge calculée n’influence pas immédiatement la trésorerie (c’est un manque à gagner futur).

D’autre part, il s’agit des provisions. Elles correspondent à des évènements exceptionnels survenus au cours de l’exercice qui engendreront des sorties probables de trésorerie lors d’un exercice ultérieur. Dans ce cas, une charge correspondant à la sortie de trésorerie future est constatée immédiatement au compte de résultat. Par exemple, si votre entreprise fait face à un litige avec un client ou un salarié, et qu’elle encourt une probable condamnation, une provision est constatée pour le montant qu’elle pourrait être amenée à payer à l’issue du contentieux.

Tous ces décalages font que la variation de votre trésorerie ne correspond pas à votre résultat. A l’extrême, il est possible d’avoir un résultat bénéficiaire alors que la variation de trésorerie est négative. A l’inverse, il est possible d’avoir un résultat déficitaire et une variation de trésorerie positive.

Il est donc nécessaire d’analyser à l’issue de chaque exercice les différents éléments qui permettent d’expliquer le passage de votre résultat à votre trésorerie.

Votre conseiller FIDUCIAL vous apportera toutes explications et tous conseils utiles sur ce point, ainsi que sur l’optimisation de votre résultat et la bonne gestion de votre trésorerie.

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