Le statut juridique d'une entreprise désigne la forme légale sous laquelle une activité est exercée. Il encadre la responsabilité, la fiscalité, le régime social du dirigeant ainsi que les obligations comptables et administratives.

On distingue deux grandes catégories : les entreprises individuelles (micro-entreprise, EI), plus simples à créer et gérer, et les sociétés (SAS, SARL, EURL, SASU, SCI), dotées d’une personnalité morale propre.

Le choix du statut juridique influence la gestion, les responsabilités, les possibilités d’association, les régimes fiscaux et sociaux ainsi que les perspectives de développement.

 

Quelle est la différence entre statut juridique et forme juridique ?

Dans le langage courant, ces deux expressions sont souvent utilisées comme synonymes. Pourtant, il existe une nuance :

La forme juridique désigne la structure légale précise choisie pour créer l’entreprise (ex. SAS, SARL, EI, etc.).

Le statut juridique est un terme plus global qui englobe l’ensemble des règles juridiques encadrant l’activité : forme, régime fiscal, responsabilité, etc

 

Entreprise ou société : quelle différence ?

Une entreprise individuelle n’a pas de personnalité morale distincte de son dirigeant, tandis qu’une société dispose de ses propres statuts, d’un capital social et d’une existence juridique autonome. Cette distinction influe sur la fiscalité, la gestion, la responsabilité, la gouvernance et les démarches de création.

 

Pourquoi le choix du statut juridique est-il crucial pour une entreprise ?

Le statut juridique conditionne le cadre global de votre entreprise : fiscalité, protection sociale, responsabilité, gouvernance et perspectives d’évolution. Pour faire un choix cohérent avec votre projet, il est important de s’interroger sur plusieurs points clés :
 

  • Souhaitez-vous créer seul ou avec des associés ?
  • Envisagez-vous d’embaucher ou d’ouvrir le capital à des investisseurs ?
  • Souhaitez-vous préserver vos droits au chômage ou accéder à une protection sociale renforcée ?
  • Votre activité est-elle de nature commerciale, libérale, artisanale ou patrimoniale ?
  • Quel niveau de risque êtes-vous prêt à assumer sur votre patrimoine personnel ?
  • Avez-vous besoin de flexibilité pour vous développer à moyen ou long terme ?
  • Quelle est votre vision pour la gestion quotidienne et la prise de décision dans l’entreprise ?
     

Ces réflexions permettent d’aligner le statut juridique choisi avec vos priorités économiques, sociales et personnelles. Un accompagnement professionnel peut également aider à clarifier les implications concrètes de chaque option.

 

Comment le statut juridique influence-t-il la fiscalité de l’entreprise ?

Le choix de la forme juridique conditionne le régime d’imposition (IR ou IS), les charges sociales applicables, la fiscalité sur les dividendes et la possibilité de déduire certaines charges. C’est un point clé dans la stratégie de rémunération du dirigeant.

 

Quels sont les avantages et inconvénients des formes juridiques les plus courantes ?

Tableau des formes juridiques
Type d’entreprise (forme juridique) Capital social / apports Nombre d’associés Responsabilité financière Imposition des bénéfices
Micro‑entreprise Aucun capital requis Entrepreneur individuel uniquement Illimitée : le patrimoine personnel peut être engagé, sauf résidence principale IR – Régime micro‑BIC ou micro‑BNC, avec abattement forfaitaire
Entreprise individuelle (EI) Aucun capital requis Entrepreneur individuel uniquement Illimitée : sauf protection automatique de certains biens personnels IR – Régime réel ou micro selon CA
EIRL (ancienne version de L'EI) Abandonnée depuis 2022 ⚠️ Entrepreneur individuel uniquement Responsabilité limitée aux biens affectés à l'activité(via patrimoine d’affectation) IR ou option IS selon décision du dirigeant
EURL (SARL à associé unique) Capital librement fixé (1 € minimum) 1 associé Limitée aux apports réalisés (biens personnels non engagés) IR par défaut, option pour l’IS possible
SASU Capital libre (1 € minimum) 1 associé Limitée aux apports (protection du patrimoine personnel) IS par défaut, option IR possible sous conditions
SARL Capital libre (1 € minimum) 2 à 100 associés Limitée aux apports(chaque associé est responsable à hauteur de son apport) IS par défaut, option IR pour SARL de famille
SAS Capital libre (1 € minimum) Minimum 2 associés Limitée aux apports (aucun engagement au-delà de leur mise de fonds) IS par défaut, option IR temporaire sous conditions
SA 37 000 € (225 000 € si appel public) 2 minimum (non cotée) ou 7 (cotée) Limitée aux apports (les actionnaires ne perdent que leur mise initiale) IS uniquement
SCI (immobilier) Capital libre (souvent symbolique) Minimum 2 associés Indéfinie, non solidaire – responsabilité proportionnelle aux parts IR par défaut, option IS possible

*Détails importants :

La responsabilité illimitée signifie que l’entrepreneur engage son patrimoine personnel (hors exceptions légales comme la résidence principale).
La responsabilité limitée signifie que l’associé ou l’actionnaire ne peut pas perdre plus que ce qu’il a apporté à la société.
 

Lexique des formes juridiques les plus courantes

 

Si vous souhaitez exercer seul votre activité : 

  • Micro-entreprise
    Régime simplifié destiné aux entrepreneurs individuels. Il permet de démarrer une activité rapidement avec une gestion administrative et comptable allégée, sous réserve de respecter des plafonds de chiffre d’affaires.
    Exemple : Un graphiste freelance qui propose ses services à distance en créant sa micro-entreprise.
     
  • EI (Entreprise Individuelle) :
    Forme juridique dans laquelle l’entrepreneur exerce en son nom propre. Depuis la réforme de 2022, le patrimoine personnel est automatiquement protégé, sauf en cas de fraude ou de garanties personnelles.
    Exemple : Un électricien indépendant qui exerce en nom propre sans créer de société.
     

Si vous souhaitez créer seul une entreprise : 

  • EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
    Société à associé unique, offrant une responsabilité limitée aux apports et un cadre juridique structuré. Elle peut opter pour l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés.
    Exemple : Un propriétaire de gîte rural qui souhaite séparer son activité de son patrimoine personnel tout en gardant le contrôle.
     
  • SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : 
    Forme unipersonnelle de la SAS, particulièrement adaptée aux projets de développement grâce à sa grande souplesse statutaire. Elle permet au dirigeant de bénéficier du statut d’assimilé salarié. 
    Exemple : Un créateur de marque e-commerce qui souhaite développer sa boutique en ligne, bénéficier d’une protection sociale complète et préparer une future ouverture de capital.
     

Si vous souhaitez créer une société avec un ou des associés : 

  • SARL (Société à Responsabilité Limitée) : 
    Société encadrée par un régime juridique strict, adaptée aux structures familiales ou aux petites entreprises. Elle impose une gouvernance codifiée mais rassurante.
    Exemple : Une entreprise familiale de plomberie fondée par deux frères.
     
  • SAS (Société par Actions Simplifiée) : 
    Société commerciale offrant une grande liberté dans la rédaction des statuts. Elle est privilégiée dans les projets à plusieurs associés ou dans les démarches de levée de fonds.
    Exemple : Des entreprises de grande envergure comme Doctolib, Back Market ou Deezer ont été créées sous le statut de SAS pour favoriser leur développement rapide et l’entrée d’investisseurs dès les premières phases.
     
  • SCI (Société Civile Immobilière) : 
    Structure dédiée à l’acquisition, la gestion ou la transmission d’un patrimoine immobilier. Inadaptée aux activités commerciales et soumise à des règles fiscales spécifiques.
    Exemple : Un couple qui achète une maison de vacances pour la mettre en location saisonnière tout en anticipant une transmission facilitée à leurs enfants via une SCI familiale.
     

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Quel est le statut juridique d’un auto-entrepreneur ?

La micro-entreprise est une forme d’entreprise individuelle simplifiée. Elle bénéficie d’un régime fiscal et social allégé, avec des plafonds de CA fixés à 188 700 € pour les ventes et 77 700 € pour les prestations. Elle est idéale pour tester une activité ou démarrer seul, à moindre coût.

 

Existe-t-il des statuts réservés à certaines activités ?

Oui, certaines formes sont spécifiques à un secteur :

  • SCI pour les projets immobiliers
  • SCP / SEL pour les professions libérales
  • Association pour les projets à but non lucratif
  • SCOP pour les projets coopératifs

 

Quel statut juridique pour les entreprises du CAC 40 ?

Les sociétés du CAC 40 sont, pour la grande majorité, constituées sous le statut de SA – Société Anonyme. Elle est particulièrement adaptée aux structures disposant de capitaux importants et envisageant une ouverture à des actionnaires externes ou une cotation en bourse. Sa gouvernance repose sur une organisation stricte, avec un conseil d’administration ou un directoire et un conseil de surveillance selon la structure choisie.

Exemple : Des sociétés du CAC 40 telles que L’Oréal, Total Energies ou LVMH fonctionnent sous le statut de SA, en raison de leur taille, de leur capital et de leur gouvernance structurée.

 

Étude de cas concrets – Bien choisir sa forme juridique

  • Cas 1 : Inès – Décoratrice d’intérieur en croissance
    Inès est auto-entrepreneuse. Après deux années au-dessus des seuils du micro-BNC, elle bascule en Entreprise Individuelle au régime réel. Elle doit tenir une comptabilité plus complète et peut désormais déduire ses charges.
    Avantages : Plus de souplesse fiscale et une meilleure visibilité sur sa rentabilité.
    💡 Conseil : Faire appel à un comptable dès le passage au réel pour bien structurer son activité.
     
  • Cas 2 : Thibaut – Une salle de sport en famille
    Avec son frère, Thibaud ouvre une salle de sport. Ils choisissent la SARL pour encadrer leur collaboration, protéger leurs biens personnels et structurer leur investissement.
    Avantages : Une responsabilité limitée et un cadre juridique clair entre associés.
    💡 Conseil : Anticiper les rôles de chacun et formaliser précisément les statuts.
     
  • Cas 3 : Andréa – Consultante et bénéficiaire de l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi)
    Andréa crée une SASU pour lancer son activité de conseil tout en maintenant ses droits au chômage. Elle ne se rémunère pas immédiatement, ce qui lui permet de bénéficier de l’ARE.
    Avantages : Compatible avec les aides à la création et protectrice en cas de développement.
    💡 Conseil : Adapter la rémunération à son évolution pour optimiser fiscalité et droits sociaux.
     
  • Cas 4 : Yanis – Double activité salariée et indépendante
    Yanis est salarié et démarre une activité de formation en ligne. Il opte pour la micro-entreprise, un statut léger et rapide à mettre en place, sans capital à investir.
    Avantages : Formalités simplifiées et régime fiscal allégé.
    💡 Conseil : Suivre régulièrement ses recettes pour rester dans les seuils autorisés.
     
  • Cas 5 : Camille - Investissement locatif à deux
    Camille et sa sœur achètent un bien immobilier en commun. Pour gérer le projet et organiser la répartition des parts, elles créent une SCI.
    ✅ Avantages : Gestion souple du patrimoine et transmission facilitée.
    💡 Conseil : Ne pas exercer d’activité commerciale pour éviter une requalification fiscale.
     
  • Cas 6 : Léo – Freelance en marketing digital
    Léo exerce comme freelance en stratégie digitale. Il souhaite un statut plus professionnel que la micro-entreprise, sans pour autant s’associer. Il opte pour l’EURL, qui lui permet de déduire toutes ses charges, de mieux préparer sa trésorerie, et d’adopter une structure crédible face à ses clients.
    ✅ Avantages : Statut rassurant pour les clients, charges déductibles, et choix entre IR ou IS selon les besoins.
    💡 Conseil : Bien se faire accompagner au démarrage pour choisir le régime fiscal le plus adapté à son mode de vie et à ses revenus.

 

Quelles erreurs éviter absolument ?

Opter pour une forme trop lourde ou inadaptée à son activité est une erreur fréquente. Il est tout aussi risqué de négliger l’évolution de l’entreprise, comme l’arrivée d’associés ou une levée de fonds. Les impacts fiscaux et sociaux doivent être anticipés, tout comme la protection du patrimoine personnel. 

 

Quelles sont les démarches pour choisir un statut juridique ?

Le choix du statut implique de :

  1. Évaluer votre situation personnelle et vos objectifs (revenus, associés, patrimoine)
  2. Comparer les formes juridiques existantes en fonction de votre secteur
  3. Préparer un prévisionnel réaliste
  4. Immatriculer l’entreprise en ligne via le guichet unique (INPI)

Vous pouvez changer de statut juridique plus tard si votre entreprise évolue.

 

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Vos questions fréquentes :

Vous pouvez consulter le Registre national des entreprises ou des plateformes comme Infogreffe, l’Annuaire des Entreprises ou societe.com, en saisissant le nom de la société ou son numéro SIREN/SIRET.


 

Pour créer seul, vous pouvez opter pour la micro-entreprise, l’EI, l’EURL ou la SASU, tandis que pour entreprendre à plusieurs, les statuts adaptés sont la SARL, la SAS ou la SCI.


 

La micro-entreprise reste la plus légère en gestion et en coûts au démarrage, mais elle a ses limites.


 

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