Moral : le rebond confirmé

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Communiqué de presse : 

Depuis 2002 que le Baromètre des TPE mesure la confiance des patrons de TPE dans le climat général des affaires en France, les optimistes ne l’avaient emporté sur les pessimistes qu’à trois reprises : en juillet 2002, en juillet 2007 et en juillet 2017, à chaque fois juste après l’élection présidentielle. Mais jamais par le passé, jusqu’à ce mois de novembre 2017, ce résultat n’avait été reproduit lors de l’enquête suivante. Malgré un léger recul, le même constat est également confirmé au sujet de l’optimisme des dirigeants dans leur propre activité.

Des indicateurs financiers en stagnation

Le moral actuel des patrons de TPE semble plus reposer sur des espérances que sur la réalité objective de leurs indicateurs financiers. Si ceux-ci avaient enregistré un net rebond en juillet 2017, ils n’ont pas poursuivi leur redressement au troisième trimestre. Au contraire, on constate un léger ralentissement.

L’indice de situation financière* fléchit de 6 points pour s’établir à -9. Dans le même temps, le nombre d’entreprises en position de trésorerie excédentaire cède également 7 points, qui viennent grossir le rang de celles dont la trésorerie est à l’équilibre, un peu plus d’une sur deux. Les entreprises dans le rouge demeurent stables (20 %, +1 point). Les investissements ont également connu un léger tassement, tant en nombre d’entreprises (-3 points), qu’en montant (-8 points).

Emploi, c’est mieux

Tirée par la période estivale, la création d’emplois, nette de remplacements et de suppressions de postes, s’établit à +2. Elle profite surtout d’un bon niveau de création pure de postes, mais aussi d’un léger reflux des suppressions de postes. Au regard des données historiques, la proportion d’embauches en CDI apparaît également plutôt élevée pour un 3e trimestre. C’est un signe de la confiance qui anime en ce moment une majorité de chefs d’entreprise.

Une entreprise sur deux qui a embauché au moins une personne au cours des trois derniers mois a rencontré des difficultés à trouver le ou les bons candidats, et plus spécialement des postulants compétents et motivés. Un quart des TPE ayant recruté a dû chercher pendant plusieurs mois un candidat répondant aux critères requis. Le temps de travail et la rémunération proposés par le TPE ne semblent constituer que rarement un obstacle. Le bouche à oreille a permis de pourvoir un emploi sur deux, loin devant les annonces internet ou Pôle Emploi.

La mauvaise surprise de ce baromètre est venue d’ailleurs. La réserve d’emplois dans les TPE est probablement moins importante que ne le laisse croire le discours ambiant. En effet, 94 % des entreprises qui n’ont pas embauché ne cherchaient pas à embaucher. Logique, direz-vous, il n’y a de quête sans besoin. Pour autant, on entend tous les jours des entrepreneurs se plaindre de ne pas trouver de candidats. On pouvait légitimement croire qu’ils étaient plus nombreux.

* indice de situation financière : pourcentage d’entreprises ayant enregistré une amélioration de leur situation financière comparé au pourcentage de celles en ayant constaté une dégradation.

Les principales caractéristiques des TPE françaises (0 à 19 salariés)

Poids économique : 27 % de la richesse produite par toutes les entreprises françaises
Nombre : 2 500 000 (hors agriculteurs et hors auto-entrepreneurs)

  • 62 % sans effectif salarié,
  • 20 % de 1 à 2 salariés,
  • 15 % de 3 à 9 salariés

Emplois : 6 800 000 (dont 4 400 000 salariés), soit 38 % des emplois du secteur concurrentiel

Méthodologie de l'étude

Échantillon de 1 001 dirigeants de TPE, interrogés par téléphone du 6 au 22 novembre 2017.
L’échantillon est raisonné sur les critères suivants :

  • le secteur d’activité de l’entreprise,
  • la taille de l’entreprise,
  • la région d’implantation de l’entreprise.

 Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.