Une IDEL (Infirmier(ère) Diplômée d’État Libérale) est une infirmière libérale qui exerce en autonomie, principalement en cabinet ou au domicile des patients. Ce professionnel de santé réalise des soins infirmiers prescrits, en respectant le code de santé et les missions définies par l’ordre infirmier. 

 

Quelle est la mission d’un(e) infirmier(ère) libéral(e) ?


L’IDEL a pour mission principale la réalisation de soins infirmiers à domicile ou en cabinet. Ces soins sont à la fois techniques (pansements complexes, injections, perfusions, prélèvements sanguins) et relationnels (écoute, soutien psychologique, accompagnement du patient et de sa famille).

Missions de l’IDEL
Missions de l’IDEL
  • Joue un rôle clé dans la continuité des soins
  • Assure un suivi personnalisé et adapté aux besoins spécifiques de chaque patient
  • Participe à des actes de prévention (vaccinations, dépistages)
  • Éducation thérapeutique (explication des traitements, conseils hygiéno-diététiques)
  • Conciliation médicamenteuse (vérification de la prise correcte des médicaments)
  • Consultations / diagnostics
  • Coordinateur professionnel : communication régulière avec médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes et autres acteurs de santé pour garantir une prise en charge globale et cohérente

💡 Bon à savoir : L’exercice en libéral exige de combiner compétences cliniques pointues et gestion administrative rigoureuse : organisation des tournées, facturation SESAM-Vitale, gestion du matériel médical, trésorerie et respect des protocoles. Ce métier demande donc une capacité d’adaptation permanente, une grande rigueur et beaucoup d’empathie.

 

Quelles sont les qualifications et la formation nécessaires pour devenir infirmier(ère) libéral(e) ?


Pour devenir IDEL, la première étape est : 

  • D’obtenir le Diplôme d’État d’Infirmier (DEI), formation diplômante de niveau bac+3 d’environ 3 200 heures, dispensée dans un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI). Cette formation allie cours théoriques, stages pratiques et acquisition des compétences cliniques et relationnelles nécessaires à l’exercice infirmier.
     

La seconde étape (après l’obtention du diplôme) : 

  • Justifier d’une expérience professionnelle de 24 mois (3 200 heures) en structure de santé (hôpital, clinique, EHPAD).

ou

  • Pour ceux qui choisissent la voie du remplacement, un minimum de 18 mois en établissement plus 6 mois en libéral est requis.
     

Ces expériences sont indispensables pour maîtriser les actes infirmiers et comprendre le fonctionnement du système de santé.
 

La troisième étape (conformité aux exigences réglementaires) : 

  • Inscription à l’Ordre National des Infirmiers (ONI)
  • Obtention du numéro RPPS
  • Conventionnement avec l’Assurance Maladie (CPAM) 
  • Immatriculation à l’URSSAF et à la Carpimko
  • Souscription à une assurance responsabilité civile professionnelle.
     

 

🚨 Attention : L’exercice en libéral est soumis à des règles strictes, notamment en matière de respect des zones de densité professionnelle (zones surdotées ou sous-dotées), ainsi qu’à de nombreuses obligations comptables et fiscales qu’il faut anticiper pour assurer une activité durable et conforme.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler en libéral par rapport à un emploi salarié ?


Travailler en libéral présente de nombreux avantages liés à l’autonomie professionnelle. L'IDEL choisit ses horaires, sa patientèle, et dispose d’une flexibilité dans l’organisation de ses tâches. 
 

Le modèle libéral offre aussi la possibilité d’obtenir :

  • Une liberté qui permet souvent d’établir une relation plus proche et personnalisée avec les patients, favorisant la qualité des soins et l’accompagnement humain.
     
  • Des revenus plus élevés que dans le salariat, en particulier dans les zones sous-dotées ou en cas d’activité intense. 
     

Toutefois, cette liberté a un coût. En effet, l’IDEL est confronté(e) à : 

  • Une charge administrative importante : comptabilité, facturation, gestion des stocks, assurances. 
     
  • Une fatigue physique et mentale, avec de longues tournées, des déplacements fréquents. 
     
  • Un risque d’isolement professionnel. (L’absence de cadre hiérarchique implique aussi une grande responsabilité personnelle.)


🚨 Attention : Certains IDEL choisissent une activité mixte (salariat + libéral) pour bénéficier d’une sécurité financière tout en gardant une certaine autonomie. Cette organisation demande cependant une excellente gestion du temps et des priorités.
 

 

Combien gagne un(e) infirmier(ère) libéral(e) ?

Le revenu moyen d’un IDEL dépend largement de plusieurs facteurs : son statut (remplaçant, collaborateur ou titulaire), sa zone d’exercice, et son volume d’activité. En moyenne les chiffres sont les suivants : 
 

Moyenne de rémunération par statut
Moyenne de rémunération par statut
IDEL remplaçante 34 638 € nets annuels (soit 2 886 €/mois)
Collaboratrice 38 689 € nets annuels (3 224 €/mois)
Infirmière libérale titulaire 48 151 € nets annuels, soit près de 4 012 €/mois

Ces revenus varient en fonction des aides spécifiques aux zones rurales (CAII, CAPI), des majorations d’actes et de la densité de la patientèle. Le modèle économique de l’IDEL ressemble à celui d’un chef d’entreprise, où le revenu net correspond au chiffre d’affaires facturé (actes remboursés, majorations) diminué des charges professionnelles (cotisations URSSAF, matériel, véhicule, assurances).

 

Quelles sont les étapes et démarches de l’installation en libéral ?


S’installer en tant qu’IDEL est un processus réglementé et organisé en plusieurs étapes. Après l’obtention du Diplôme d’État infirmier et la validation de l’expérience professionnelle, le futur IDEL doit réaliser un ensemble de démarches administratives incontournables :
 

  1.  Inscription à l’Ordre National des Infirmiers (ONI)
     
  2. Obtention du numéro RPPS indispensable pour exercer
     
  3. Conventionnement avec la CPAM pour la prise en charge des actes (Pour ne pas être conventionné(e), il doit envoyer une lettre recommandée avec AR à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour l’en informer)
     
  4. Immatriculation à l’URSSAF et à la Carpimko pour la gestion sociale et fiscale
     
  5. Choix du statut juridique (entreprise individuelle, SCM, SEL)
     
  6. Recherche et aménagement d’un local professionnel, si installation en cabinet
     
  7. Ces démarches doivent être anticipées et réalisées avec rigueur, en respectant les obligations fiscales, professionnelles (assurance responsabilité civile) et réglementaires (conformité au Code de santé publique).
     

 

Quel statut juridique choisir en tant qu’infirmier(ère) libéral(e) ?


Le choix du statut juridique est un élément clé pour structurer l’activité libérale, déterminer le cadre fiscal, social et la responsabilité professionnelle. L’entreprise individuelle est la forme la plus simple : l’IDEL exerce seul, gère ses revenus personnels et ses charges, avec une comptabilité allégée.

Les statuts juridiques à choisir
Les statuts juridiques à choisir
La Société Civile de Moyens (SCM)
  • Mutualisation des coûts (local, matériel) entre plusieurs infirmiers(ères) tout en gardant une activité indépendante
  • Gestion comptable partagée
  • Définir des règles de fonctionnement
La Société d’Exercice Libéral (SEL)
  • Adaptée aux cabinets multi-professionnels ou aux groupes d’infirmiers libéraux
  • Permet de structurer leur activité avec un capital social, une responsabilité limitée et une fiscalité spécifique
  • Cadre légal et comptable plus contraignant

💡 Bon à savoir : Il est vivement recommandé de consulter un expert-comptable spécialisé en professions libérales pour choisir le statut juridique adapté aux objectifs cliniques, fiscaux et professionnels, et pour gérer la comptabilité rigoureuse.

 

Comment se déroule une journée type pour un(e) infirmier(ère) libéral(e) ?


La journée d’un IDEL commence souvent tôt, vers 6h30 ou 7h00, pour optimiser les tournées à domicile. La matinée est généralement la plus dense, avec 15 à 25 visites en moyenne. Les soins varient selon la pathologie : injections, perfusions, pansements, soins palliatifs, prélèvements sanguins, soins d’hygiène. 

L’après-midi est souvent consacrée à des soins moins nombreux, à la gestion des appels et des urgences, à la mise à jour des dossiers patients, à la gestion du matériel et des stocks, et à la préparation des facturations. 

En fin de journée, l’infirmier libéral consacre du temps à la télétransmission SESAM-Vitale, aux démarches comptables et aux échanges avec les médecins.
 

💡 Bon à savoir : Chaque acte infirmier est codifié dans la nomenclature NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels) qui fixe les tarifs et les modalités de remboursement.

 

Comment gérer un cabinet infirmier libéral ?


La gestion d’un cabinet infirmier libéral nécessite une organisation rigoureuse. Il faut maîtriser la facturation électronique via SESAM-Vitale, assurer la télétransmission régulière aux caisses d’assurance maladie, et tenir une comptabilité précise. La gestion des stocks de matériel médical (pansements, seringues, désinfectants) est cruciale pour assurer la continuité des soins.
 

L’optimisation du planning, souvent à l’aide de logiciels spécialisés, permet de :
  

  • Limiter les temps morts 
  • Regrouper les visites géographiquement
  • Équilibrer la charge de travail.
     

La gestion administrative inclut aussi la relation avec l’URSSAF, la Carpimko, la déclaration des revenus, la souscription aux assurances professionnelles, et la préparation des bilans comptables.
 

💡 Bon à savoir : Nombreux IDEL choisissent de déléguer la comptabilité ou l’aide administrative pour se concentrer pleinement sur leurs soins et l’accompagnement des patients.

 

 

Qu’est-ce que la MAU IDEL ?


La MAU (Majoration Acte Unique) est une composante essentielle de la gestion des soins infirmiers en libéral. Cette majoration s’applique lorsqu’un(e) IDEL réalise un seul acte infirmier au domicile ou au cabinet d’un patient dans la journée. Elle valorise la spécificité et l’autonomie du métier en tenant compte du déplacement et de l’organisation nécessaire à cet acte isolé.
 

Cette MAU est encadrée par le Code de la santé publique et la nomenclature des actes (NGAP), permettant à l’IDEL de facturer un complément en plus du tarif standard, optimisant ainsi son revenu professionnel dans le cadre de son activité libérale.

 

Quelles sont les 3 catégories principales de soins infirmiers ?


Les soins infirmiers dispensés par l’IDEL se répartissent en trois catégories principales :

Catégories de soins
Catégories de soins
Soins techniques Injections, perfusions, pansements, soins d’hygiène et confort, surveillance clinique
Soins relationnels Écoute, soutien psychologique, accompagnement du patient et de sa famille
Soins préventifs Éducation thérapeutique, conseils hygiéno-diététiques, prévention des complications et des rechutes