L’ADRi, pour Acquisition des DRoits intégrés, est un téléservice de l’Assurance Maladie intégré aux logiciels de télétransmission SESAM-Vitale. Il permet au professionnel (infirmier libéral, etc.) de consulter en temps réel la situation médico-administrative d’un patient, notamment ses droits à remboursement, les exonérations, l’organisme de rattachement, avant ou au moment de la facturation, même en l’absence de carte Vitale à jour. 

Grâce à l’ADRi, on diminue les rejets de facturation liés à des droits obsolètes ou erronés, et on sécurise les paiements.

 

ADRi : Présentation et objectif du service

 

Le téléservice ADRi a pour mission de rapprocher la base de données de l’Assurance Maladie (droit des assurés) et le logiciel métier du professionnel de santé, de façon automatisée et sécurisée. Il s’agit donc d’une interface technique (API ou téléservice) agréée SESAM-Vitale, qui permet de vérifier ou compléter les informations nécessaires à l’établissement de la Feuille de Soins Électronique (FSE).

L’objectif est triple :

  • fiabiliser la facturation : en évitant les erreurs liées à des droits obsolètes (régime, exonérations, date de validité…) ;
  • réduire les rejets : moins de manipulations, moins de saisies manuelles, donc moins d’erreurs humaines ;
  • gagner du temps administratif : limiter les recherches manuelles, les vérifications et les retours de rejet.

L’ADRi intervient en complément de la carte Vitale, il ne la remplace pas, mais il comble les lacunes lorsque la carte n’est pas à jour ou absente.

 

Comment activer ADRi ?

 

Le service ADRi doit être activé dans le logiciel de télétransmission / facturation compatible SESAM-Vitale. Souvent, l’activation se fait par défaut en mode « ciblé », mais l’éditeur doit avoir intégré l’agrément ADRi dans le logiciel.

 

Documents requis pour l’accès

Pour activer l’ADRi, l’éditeur du logiciel ou le professionnel doit :

  • disposer d’un logiciel certifié SESAM-Vitale avec l’agrément ADRi ;
  • disposer du code porteur / certificat du professionnel, permettant d’authentifier les appels au téléservice (souvent via CPS, PKI, ou fonction de signature) ;
  • être habilité par la caisse à utiliser les téléservices ADRi ;
  • avoir un accès sécurisé (réseau, flux TLS ou protocole sécurisé) vers les serveurs de l’Assurance Maladie.

 

L’importance des droits patients

 

La connaissance exacte des droits d’un patient est essentielle au bon fonctionnement de la facturation en santé. Sans cela, des erreurs de remboursement ou des rejets peuvent survenir.

 

Cartes vitales et droits afférents

La carte Vitale est le support principal des droits d’un assuré : elle contient des informations sur l’affiliation au régime obligatoire, les exonérations (ALD, maternité, invalidité…) et sa validité. Si elle est à jour, la lecture de la carte suffit souvent pour remplir la FSE. Toutefois, la carte peut ne pas avoir été mise à jour, être expirée, ou absente. Dans ces cas, l’ADRi entre en jeu pour obtenir les droits depuis les bases centrales.

Certaines exonérations ou droits particuliers ne figurent pas toujours de façon actuelle sur la carte Vitale. L’ADRi permet de vérifier les mises à jour les plus récentes dans les bases de l’Assurance Maladie.

 

Relation avec l’assurance maladie

L’Assurance Maladie dispose d’une base centrale des droits des assurés, constamment mise à jour à partir des déclarations des caisses, des organismes sociaux et des déclarations des assurés. Le téléservice ADRi interroge ces bases pour retourner l’état actuel des droits. Le professionnel de santé l’utilise pour vérifier que les prestations qu’il va facturer sont couvertes, avec les éventuelles exonérations, et pour adapter la feuille de soins en conséquence (tiers payant, prise en charge, reste à charge).

La relation entre l’ADRi et l’Assurance Maladie est donc une relation de requête-réponse sécurisée entre le logiciel métier et les serveurs de l’Assurance Maladie agréés.

 

ADRi : Fonctionnement de l’acquisition des droits intégrée

 

Processus d’acquisition

Quand le logiciel appelle l’ADRi, il envoie une requête (avec le numéro de sécurité sociale ou les données de la carte Vitale) vers les serveurs de l’Assurance Maladie. Le serveur retourne les droits actuels de l’assuré, incluant :

  • le régime obligatoire, l’organisme gestionnaire ;
  • les éventuelles exonérations (ALD, maternité, invalidité, CMU, ACS, AME) ;
  • l’existence d’un médecin traitant déclaré ;
  • les dates de validité des droits.

Ces droits sont ensuite intégrés dans la fiche administrative du patient dans le logiciel métier. Le module de facturation va les utiliser pour renseigner les champs de la FSE (exonération, montant, organisme, etc.).

 

Étapes clés de la télétransmission

  1. Lors de la création ou mise à jour d’un dossier patient, déclencher l’appel ADRi (mode ciblé ou systématique).
  2. Réception de la réponse des droits à jour.
  3. Intégration des droits dans le dossier administratif.
  4. Lors de l’édition de la feuille de soins électronique, le module FSE utilise ces droits pour préremplir les éléments (exonération, tiers payant, affectation à l’organisme).
  5. Envoi de la FSE au serveur SESAM-Vitale / CPAM.
  6. Retour NOEMIE / ARL indiquant le paiement ou rejet éventuel.

 

Gestion des droits et historique

Chaque requête ADRi génère une trace (horodatage, requête, réponse). Le logiciel doit intégrer l’historique des droits : par exemple, pour un même patient, on peut comparer les droits antérieurs, vérifier les changements de situation, ou détecter des incohérences entre plusieurs appels ADRi successifs.

Un certain nombre d’appels peuvent être archivés pour audit ou gestion des rejets. Si les droits changent après facturation, il peut y avoir des ajustements ou recours, selon le contexte.

 

Avantages de la télétransmission pour les professionnels de santé

 

L’intégration d’ADRi aux processus de télétransmission offre plusieurs bénéfices concrets :

  • Réduction des rejets : en s’assurant que les droits sont corrects au moment de la facturation, on limite les motifs de refus liés à l’actualisation des droits.
  • Gain de temps administratif : moins de correction manuelle des droits, moins de recherche sur les dossiers.
  • Sécurité des paiements : meilleure assurance que la facturation s’appuie sur des droits avérés, donc meilleure chance d’être remboursé.
  • Facturation même en mode dégradé : même si le patient n’a pas sa carte Vitale, l’ADRi peut fournir les droits, permettant une facturation sécurisée.
  • Confiance vis-à-vis des patients : le professionnel peut informer le patient que ses droits sont vérifiés, et éviter des surprises de refus.
  • Meilleure gestion de la patientèle : les fiches patients restent à jour, les situations d’exonération sont tracées, les changements de CA ou régime sont détectés tôt.

 

Guide d’utilisation et de mise en œuvre du service ADRi

 

Voici quelques recommandations pour intégrer l’ADRi dans un logiciel ou dans la pratique d’une IDEL.

 

Étapes d’intégration

  1. Vérifier que le logiciel est certifié SESAM-Vitale et agréé ADRi.
  2. Mettre en place le module d’appel ADRi avec les clefs / codes porteurs nécessaires.
  3. Définir le mode de déclenchement (systématique, automatique ou manuel) selon les préférences.
  4. Tester les appels ADRi en environnement test (simulation) afin de vérifier les réponses et les intégrations.
  5. Former les utilisateurs (infirmiers libéraux, secrétariat) à activer / désactiver / relancer ADRi.
  6. Surveiller les logs d’appel et les rejets éventuels (NOEMIE) pour affiner la configuration.

 

Bonnes pratiques d’utilisation

  • Préférer le mode « ciblé » (interrogation ADRi uniquement si la carte Vitale est absente ou non à jour) pour limiter les appels non nécessaires.
  • En cas de doute ou d’erreur, relancer manuellement l’appel ADRi avant d’envoyer la FSE.
    Toujours vérifier les réponses critiques (exonérations, régimes spécifiques) avant de finaliser la facture.
  • Conserver l’historique des appels ADRi pour traçabilité et audit.
  • Mettre à jour les règles métier du logiciel en fonction des évolutions législatives (ex : modifications des droits, de la convention, de garanties).

 

Résolution des problèmes courants

  • Pas de réponse ou timeout : vérifier la connectivité réseau, les certificats, l’agrément du logiciel.
  • Droits non trouvés : si le patient est nouveau ou mal référencé, vérifier le NIR (numéro de sécurité sociale), le nom ou les données d’état civil, relancer l’appel.
  • Incohérence entre carte Vitale et réponse ADRi : privilégier les droits ADRi (qui sont plus actuels) mais documenter l’écart.
  • Rejets persistants malgré ADRi : examiner le motif du rejet (NOEMIE), vérifier le codage, la compatibilité de l’acte avec le régime, et corriger si nécessaire.
  • Erreur de paramétrage dans le logiciel : s’assurer que les correspondances entre champs ADRi et champs du logiciel sont correctes (exonération, date validité, régime).

 

Historique du service ADRi

 

Évolution technologique

Le téléservice ADRi a été mis en place par SESAM-Vitale / Assurance Maladie pour moderniser la facturation électronique. Il vient compléter les systèmes de lecture de carte Vitale en apportant un accès direct aux bases de droits.

Dans son déploiement, certains logiciels de facturation ont dû obtenir des homologations ou des agréments spécifiques (Addendum 8 au Cahier des Charges SESAM-Vitale) pour intégrer ADRi, notamment pour la compatibilité avec l’application carte Vitale.

À mesure que l’outil carte Vitale dématérialisé (application mobile) se généralise, ADRi devra évoluer pour devenir, éventuellement, un service opposable seul, sans passage par une carte physique.

 

Contexte législatif

Historiquement, l’Assurance Maladie garantissait le paiement des prestations lorsque la carte Vitale du patient avait été lue, même si elle n’était pas mise à jour. Le recours à ADRi venait renforcer cette garantie, notamment en l’absence ou en défaut de mise à jour de la carte.

La convention médicale de 2024 précise désormais que la garantie de paiement se fait sur la base de l’information de la carte Vitale (physique ou appli), ce qui restreint l’accès automatique à une garantie sur la seule utilisation du téléservice ADRi sans lecture de carte Vitale.

Par ailleurs, l’Assurance Maladie sollicite régulièrement les retours d’expérience des professionnels sur ADRi afin d’optimiser les usages et corriger les dysfonctionnements.