La croissance au coeur des préoccupations des patrons de TPE

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Tout au long de cette année pré-électorale, le Baromètre des TPE propose des études sur des sujets considérés par les patrons de TPE comme des enjeux de la prochaine campagne présidentielle. Après les inégalités et la précarité (avril 2016), la fiscalité (juillet 2016), l’immigration et la sécurité (octobre 2016), notre étude s’arrête cette fois-ci sur les deux principales préoccupations des patrons de TPE : la croissance et l’emploi.

57 % des TPE auraient enregistré en 2016 une croissance de leur activité et un tiers une récession. Au global, l’évolution des ventes de l’ensemble de ces entreprises ressort à -0,2 % (chiffre non corrigé de l’inflation de +0,6 % sur un an).

Cette conjoncture reflète en fait leur moral. À peine la moitié des patrons de TPE sont optimistes à l’évocation de leur propre activité et 70 % sont pessimistes au sujet du climat général des affaires.

L’indicateur de situation financière, qui mesure l’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celui des TPE ayant enregistré une dégradation, s’établit à -18 au dernier trimestre 2016. Il s’élève ainsi à -17 en moyenne sur l’année entière, contre -18 en 2015. La situation financière des TPE ne s’est donc pas améliorée, ce que reflète l’état de leur trésorerie : trois TPE sur dix sont dans le vert et une sur quatre dans le rouge, les autres étant à l’équilibre, soit des positions pratiquement identiques à celles du début 2016. L’investissement clôt l’année sur une mauvaise note puisque jamais aussi peu d’entreprises n’avaient effectué de demandes de financement (seulement 12 %, contre 27 % en moyenne sur l’année 2009 au lendemain de la crise financière).

Le CICE aurait eu un impact positif sur l’activité d’un faible nombre de TPE (30 %). Son influence sur l’embauche, sur la formation des salariés et l’investissement aurait été plutôt limitée. En revanche, le travail au noir s’avérerait pénalisant. Pour 58 % des chefs d’entreprise (93 % dans le BTP et 81% dans l’hôtellerie-restauration), il gangrènerait leur secteur d’activité. Il serait l’oeuvre principalement d’autoentrepreneurs, de chômeurs et de salariés de leur secteur d’activité, voire d’entreprises étrangères concurrentes.

  Les perspectives de croissance des TPE pour 2017 s’annoncent comme une reconduction de l’année 2016, avec une proportion quasiment identique d’entreprises se projetant en croissance ou en récession.

Si la plupart des patrons de TPE reconnaissent des opportunités de croissance pour l’économie française dans le numérique et les objets connectés, la santé et les biotechnologies ainsi que la robotique, ils ne se les approprient pas nécessairement. D’ailleurs, à moyen terme, sans même parler des nouvelles technologies, une majorité de TPE ne perçoit aucune opportunité de croissance de leur activité. Quant aux autres, minoritaires, elles évoquent plus spontanément la captation de nouveaux marchés, un élargissement de l’offre, l’augmentation des heures d’ouverture, l’agrandissement de locaux, l’amélioration du service, voire l’amélioration du contexte politique... Mais en définitive, peu misent sur l’innovation.

  Selon les prévisions de l’INSEE et de l’OCDE, la croissance française devrait se situer en 2017 autour de 1,3 %, un niveau jugé insuffisant par les patrons de TPE, que ce soit pour relancer l’investissement ou créer des emplois. Le poids des cotisations sociales et de la fiscalité, et dans une moindre mesure la lourdeur des procédures administratives et la réglementation trop contraignante des licenciements constitueraient les principaux freins à la croissance des petites entreprises. C’est donc sur ces sujets que le prochain président de la République est attendu pour relancer la croissance.

Plusieurs mesures proposées par les candidats à l’élection présidentielle ont été testées. Deux recueillent plus de 70 % des suffrages : l’attribution de 80 % des marchés publics aux PME pendant huit ans (A. Montebourg) et la réduction de 40 milliards d’euros des prélèvements obligatoires des entreprises (F. Fillon). Deux autres mesures suggérées par FIDUCIAL dépassent également ce score : la relance de la consommation par la combinaison d’une augmentation significative des salaires et d’une baisse corrélative des charges sociales, la suppression des impôts sur les plus-values des entreprises et des particuliers.