55 ème Baromètre des TPE - 3e trimestre 2014

Le divorce est consommé entre les patrons de TPE et la classe politique.

Paris, le 15 septembre 2014 – Les premiers résultats de la 55ème édition du Baromètre des TPE, enquête de conjoncture réalisée par l’IFOP pour FIDUCIAL auprès des Très Petites Entreprises, faisaient apparaître une chute de 14 points de la confiance accordée à l’équipe gouvernementale de Manuel Valls avant le remaniement du 26 août (à 19 %). Cette vague a également permis de dresser un portrait approfondi des rapports qu’entretiennent les patrons de TPE avec la vie politique française, les élus et les institutions. Avec un constat : défiance et dépit dominent un tableau teinté de pessimisme. 

De prime abord, il faut souligner que la majorité des patrons de TPE (56 %) témoigne d’un intérêt élevé pour la politique. Toutefois, le principe de réciprocité ne semble pas acté : 84 % des dirigeants estiment que les responsables politiques ne prêtent pas attention aux préoccupations des TPE. Malgré l’engouement d’une poignée de parlementaires à effectuer des stages estivaux d’immersion en entreprise, les élus ne parviennent pas à convaincre qu’ils maîtrisent l’univers de l’entreprise. Pour 92 % des patrons de TPE, les personnalités politiques ne savent pas comment fonctionnent les petites et moyennes entreprises françaises, et 66 % d’entre eux considèrent qu’elles ne comprennent d’ailleurs pas l’économie en général.

Cela explique sans doute pourquoi 98 % d’entre eux souhaiteraient voir davantage de personnes issues du monde de l’entreprise intégrer les rangs des dirigeants politiques. La nomination d’un ministre de l’économie, ancien banquier d’affaires, suffira-t-elle à modifier leur opinion ? En outre, loin du profil « type » du parlementaire français, les patrons de PME souhaitent un profond renouvellement de la classe politique : 92 % sont en faveur d’un personnel élu faisant plus appel aux jeunes, 87 % désirent y retrouver plus de femmes, 86 % d’individus venant de milieux populaires, et 57 % de personnes issues de l’immigration.

Les dirigeants de TPE font relativement peu confiance aux acteurs politiques. Une crise de représentation est bien présente : les partis sont les plus mal positionnés, puisque seulement 9 % des patrons de TPE leur accordent leur confiance. Ils sont précédés par l’exécutif (16 %), les syndicats (18 %), les parlementaires (27 %) et l’Etat (32 %). Seuls les élus locaux, les maires, trouvent grâce à leurs yeux (78 %). En comparaison, 86 % jugent les dirigeants de PME fiables. 

D’ailleurs, la majorité des sondés (55 %) considère que la démocratie française ne fonctionne pas bien et 73 % jugent le niveau de corruption important en France. Cette défiance généralisée à l’égard de la République et de ses institutions s’exprime par un sentiment de révolte éprouvé par 55 % des patrons de PME envers l’actuelle situation économique et sociale de la France, ou un sentiment de résignation pour 30 % d’entre eux.

Plus globalement, il faut souligner que 85 % des patrons de TPE considèrent que les partis politiques français échouent dans leur mission d’amélioration de la situation du pays, et 79 % qu’ils défendent mal l’intérêt général de la France.

Pour remédier à cette situation, 75 % des chefs d’entreprise invitent le Président de la République et son gouvernement à changer de ligne politique. Lorsqu’on les interroge sur les marges de manœuvres politiques de François Hollande, 71 % souhaitent qu’il puisse convaincre des personnalités du centre et de la droite de participer au gouvernement et 53 % qu’il provoque de nouvelles élections législatives.

En période d’élection, les patrons de PME sont peu nombreux à considérer le parti auquel le candidat appartient comme un critère décisif de leurs choix (22 %). Les chefs d’entreprise sont en effet d’abord sensibles au programme des candidats, 53 % citant cet élément comme le premier critère déterminant leur vote. Viennent ensuite la compétence du candidat en matière économique (47 %), la personnalité de ce dernier (39 %) et les mesures économiques proposées (31 %). Confirmant la suspicion à l’égard des partis, 72 % des patrons de TPE estiment que ceux-ci sélectionnent mal leurs candidats pour les élections.

L’étude des traits d’image des trois plus grandes forces politiques actuelles révèle que parmi ces dernières, le Parti socialiste est le plus malmené. Pour « redresser » le pays, les patrons de TPE croient davantage en les capacités de l’UMP (41 %) et de l’UDI (33 %), qu’en celles du Parti socialiste (19 %) ou même du Front National (15 %). Néanmoins, ils jugent le FN comme le parti politique le plus proche des préoccupations des Français aujourd’hui (49 %), nettement devant l’UMP (32 %) et surtout le PS (17 %). En outre, près d’un quart des sondés (24 %) considèrent que le Front National possède des dirigeants de qualité, soit un point de plus que le PS, mais derrière l’UMP (35 %).

Au regard de ces enseignements, Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de FIDUCIAL, souligne  « Les patrons de TPE ont la désagréable impression qu’à Paris, les élites politiques se perdent en palabres. Aucun dirigeant de TPE ne comprend la cécité du gouvernement, qui s’évertue à nier les évidences, mélangeant savamment tactique politicienne et agitation médiatique. Et quand le président Hollande affirme ne pas avoir tout tenté, sans rien annoncer d’autre, il n’est pas crédible. Pour autant, plus que l’exécutif, c’est l’ensemble de la classe politique qui est déconnecté des réalités aux yeux des patrons de TPE. Car l’opposition n’essaye pas non plus d’avancer la moindre contre-proposition élaborée. Les patrons de TPE crient dans le vide sans être entendus,. Ils crient leur colère, leur douleur, leur ras-le-bol. Ils crient leur incompréhension, et leur sentiment d’abandon vis-à-vis d’une classe politique trop éloignée de leurs problèmes et des intérêts économiques de la France. »

Méthodologie de l’Etude :

Echantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du 26 janvier au 9 février 2015. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

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