1. Attendre une idée originale
L’immense majorité des entreprises exerce une activité déjà existante : commerce, artisanat, industrie, services… Contrairement à une idée reçue, vous n’avez pas besoin d’être unique pour exister et prospérer !
N’ayez pas peur de la concurrence : l’existence de concurrents valide la rentabilité de l’activité. L’exécution a toujours beaucoup plus de valeur que l’idée.
2. Se lancer sans avoir formalisé son projet
S’il est inutile de chercher l’originalité à tout prix, il est en revanche indispensable de poser noir sur blanc sa vision. Un passage obligé pour les entrepreneurs qui cherchent des financements externes, mais souvent négligé par les entrepreneurs auto financés.
Le Business Model Canvas (BMC) est l’une des méthodes les plus courantes pour réfléchir de façon structurée à son projet, mais de nombreuses autres existent (la matrice SWOT par exemple).
Même si l’exercice donne l’impression d’être inutile, vous serez sans doute surpris par ce qu’il peut vous apporter, notamment en matière de vision et de motivation.
3. Faire l’impasse sur l’étude de marché
L’étude de marché est la boussole de votre positionnement. Sans elle, impossible de savoir où chercher ses clients et de fixer des tarifs pertinents. C’est un filtre réaliste face à l’excès de confiance initial.
Selon un rapport de CB Insights (2021), un tiers des entreprises échouent à cause d’un manque de besoin réel sur le marché.
L’étude de marché définit à qui vous vous adressez, à quel besoin réel vous répondez, et comment vous vous positionnez par rapport à la concurrence.
Contrairement à une idée reçue, un fort enthousiasme des premiers clients ne remplace par une étude de marché en bonne et due forme.
En effet, les premiers clients sont peut-être ceux qui étaient activement en recherche d’une solution comme la vôtre… mais vous ne pourrez pas compter uniquement sur eux pour votre pérennité !
Seule l’étude de marché peut donner une idée de la profondeur du marché.
4. Négliger l'établissement d'un prévisionnel financier
Où se situe votre seuil de rentabilité ? Combien de mois pouvez-vous fonctionner sans générer de chiffre d’affaires ? Jusqu’où pouvez-vous compresser vos coûts fixes ? Si vous peinez à répondre, votre prévisionnel financier (“business plan”) n’est pas assez clair ou tout simplement inexistant.
Un bon prévisionnel financier, établi sur un horizon annuel puis projeté sur 3 à 5 ans, est votre feuille de route stratégique. Il vous permet d’anticiper les besoins de financement de la croissance, de transcrire en chiffres votre business model et votre stratégie commerciale, de détailler votre organisation…
Même si vous ne le partagez avec personne, le simple fait de rédiger votre business plan crée déjà de la valeur : il vous force à anticiper les imprévus, à structurer vos idées, et à valider la cohérence de votre projet. Le véritable bénéfice réside dans sa conception.
5. Mal choisir son statut juridique
Ce piège est particulièrement coûteux à corriger ultérieurement : mieux vaut viser juste dès le lancement !
En France, le choix est vaste : SARL, EURL, SASU, SELARL, micro‑entreprise… et d’autant plus avec les options fiscales (IR ou IS).
Et les écarts sont significatifs : un dirigeant en SASU est affilié au régime assimilé salarié, avec environ 80 % de charges sociales sur le salaire net, tandis qu’un gérant TNS en EURL supporte environ 45 % de charges sociales.
Beaucoup font le choix sur la base de conseils non professionnels, sans évaluer l’impact fiscal, social ou en matière de retraite.
Pour bien décider, établissez une grille pragmatique : seuils fiscaux, type et montant de rémunération, niveau de protection sociale, couverture retraite, possibilité de distribution de dividendes, intégration d’un associé ou d’un salarié…
Le bon choix est celui qui correspond à votre projet, pas celui qu’un proche vous conseille.
6. Retarder le lancement par perfectionnisme
L'entrepreneur avisé lance tôt, observe attentivement les réactions, puis améliore progressivement.
À l’inverse, celui qui s’acharne à peaufiner une version « parfaite » sans se confronter aux utilisateurs risque un lancement raté. Privilégiez une stratégie agile qui mise sur l'expérience concrète plutôt que sur l’intuition abstraite.
Comme le rappelle Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn : « Si vous n’avez pas honte de la première version de votre produit, c’est que vous l’avez lancé trop tard. ».
Retours utilisateurs, itérations et ajustements successifs : en vous confrontant à la réalité du terrain vous économiserez des semaines de réflexion et de développement inutiles. Même si vous croyez à 200% en votre projet, l’avis qui compte au final est toujours celui du consommateur.
7. Ignorer les contraintes réglementaires de son secteur
Que vous soyez restaurateur, coach sportif ou artisan, ignorer les obligations réglementaires peut coûter très cher, voire entraîner la fermeture de votre activité.
En restauration, par exemple, les infractions aux règles d’hygiène - fiches de réception, contrôle des températures, dératisation - peuvent entraîner, selon la gravité, amendes et fermetures administratives.
De manière générale, assurez-vous de comprendre toutes les obligations liées à votre métier : normes, certifications, diplômes, qualifications requises, et couvertures d’assurance.
En parlant d’assurance… même si votre activité n’est pas réglementée, ne négligez jamais l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro).
Les primes les moins onéreuses débutent autour de 15 € par mois, un tarif modique qui peut vous épargner des centaines de milliers d’euros en cas de sinistre.
8. S’associer sans cadrage clair
Deux amis créent une entreprise, tout roule… jusqu'à ce que les divergences apparaissent. Sans pacte d’associés, la situation peut rapidement devenir inextricable, surtout s’ils ont opté pour un partage des parts à 50/50.
Selon la Harvard Business School, 65 % des startups à fort potentiel échouent à cause de conflits entre cofondateurs.
Un pacte d’associés bien rédigé anticipe ces situations : il sécurise les rôles, définit les modalités de départ, précise les clauses de sortie ou de blocage et encadre la distribution des pouvoirs.
Enfin, ajoutons une erreur supplémentaire au sujet des associés. L’associé idéal ne doit jamais être un clone de vous-même, mais un complément stratégique de compétences, de vision ou d’ambition.
9. Travailler sa communication trop tard
Sans visibilité, même la meilleure offre reste invisible. Or, trop d'entrepreneurs pensent au marketing seulement une fois les cartes de visite imprimées.
Hélas, les délais nécessaires pour construire une visibilité sont longs.
En numérique comme en physique, la communication nécessite un travail de fond bien en amont du lancement officiel : il faut compter 3 à 6 mois pour le SEO, 2 à 3 mois pour les relations presse.
Alternative pour obtenir des prospects immédiatement : le référencement payant via l’achat de liens sponsorisés. Une dépense plus coûteuse… à prévoir le cas échéant dans le business plan !
10. Négliger l’entourage de votre activité
Éviter ces pièges courants, c’est déjà mettre votre projet sur les bons rails.
Mais la réussite repose aussi sur un entourage solide. Partenaires commerciaux, mentors, soutiens moraux… Mais aussi partenaires administratifs et financiers.
Grâce à son offre intégrée de services juridiques, comptables et bancaires, FIDUCIAL Banque accompagne le dirigeant dès le lancement de son entreprise et à toutes les étapes de sa croissance: un gain de temps, de clarté… et souvent d’argent.
